En commençant ce petit texte je réalise que nous oublions presque qu’en France c’est l’Automne qui commence…
Nous restons à Rio Cuarto une semaine.
Notre présence ici commence par une belle fête dans laquelle les galapiats ont fait de la musique mais aussi bascule, trapèze, mât chinois et d’autres conneries à droite, à gauche.
C’est la fête du printemps ! Elle est aussi importante que la fête de la musique en France. C’est comme une grande fête de village. De 14h à 19h la musique habille l’atmosphère d’une légèreté délicieuse. Les groupes de circassiens s’enchaînent avec une fougue et une envie qu’on a parfois laissés dans nos chaussures d’enfant… non ? Les couleurs de leurs costumes reflètent cette joie légère qu’ils nous offrent simplement à partager.
Nous, nos costumes sont plus sombres, et nos sourires ne sont pas inscrits forcément sur nos visages. C’est une autre culture. C’est différent tout simplement. Mais, de chaque côté (français ou argentin) nous sommes émus par nos copains circassiens…
Moïse a fait frémir les foules malgré la poussière et le glissement de terrain sur son mât chinois. Le public a ri aux éclats. Il a enflammé les visages. Ce public-là a encore la jeunesse frétillante dans la peau et ils s’en régalent nos galapiats !
Elice a fait lever les têtes et frissonner de peur ou de plaisir quand elle a poussé son cri de rockeuse ou de femme en colère tout en nous donnant la beauté de l’oiseau.
Pendant la bascule, ils étaient tous là. Accompagnés d’un groupe de musique d’ici. Et, entre les envols, les voilà qui sourient, qui dansent le reggae et qui chauffent la foule…
Yeah ! …
Et aussi : les stages et la panne de voiture : Bon ça n’a rien à voir, mais on le vit en même temps…
« Pendant deux après-midi venez partager le cirque avec Galapiat ! Venez, venez, Argentins, Chiliens, Colombiens ou Italiens ! Vous n’y croyez pas mais on est là, à Rio Cuarto, venus de France et même d’ailleurs, nous allons, pour vous, jouer notre spectacle mais aussi faire du cirque avec vous deux après-midis, faire « ba-balles » (et des inédits !) dans vos écoles pendant la récré, jouer du Piaf dans vos maisons de retraite… venez nous rencontrer les gars, on a pris l’avion, venez on parlera, on s’apprendra nos langues, nos esprits différents… et puis aussi on profitera de cette incroyable chance d’avoir pu un jour boire le même maté ! »
Bon, vous aimez bien ces quelques mots d’humanité, etc, mais vous attendez l’anecdote sur la panne. Je vous ai mis l’eau à la bouche…
Malgré le printemps fêté, le temps s’est rafraîchi tout d’un coup hier après-midi. Il n’a pas plu depuis 6 mois ici. C’est arrivé hier ! La route était inondée mais tout le monde l’a pratiquée, nous avons suivi les gens d’ici, normal non ?
Bon, en ce qui concerne le 4×4, no problem. Mais l’autre voiture n’a peut-être pas apprécié ce petit bain d’eau de pluie qu’on l’a invité à prendre. C’était la nuit. Nous allions manger chez un homme qui travaille pour le gouvernement (c’est incroyable comme phrase ça !).
Nous étions déjà très en retard, (et ouais !) quand la voiture s’est mise à tousser, et à ne pas supporter les ralentissements fréquents dus aux nombreux feux tri colores qui ornent le bord des routes. Et, puis ce que nous craignions est arrivé elle n’a plus redémarré… on a beau se raconter « yeah c’est l’aventure, on est en Argentine on est en panne, yeah ! », ça fait chier. On pensait inévitablement au « gouverneur » qui nous attendait, et puis ce froid soudain, et cette pluie vieille de 6 mois. On a beau dire, en Argentine ou ailleurs, une panne en pleine nuit dans le froid et sous la pluie c’ est un emmerdement.
Nous avons bien sûr essayé le coup de pousser la voiture. Sans succès.
Nous avions les meilleurs techniciens avec nous, Luc et Gautier. Ils n’ont rien pu faire…
Nous avons donc appelé « le président du gouvernement » pour lui expliquer la situation délicate que nous vivions. Cette panne nous donnait au moins un super prétexte de retard !
Le… mec du gouvernement est arrivé avec sa… camionnette, tranquille.
Il nous a ouvert la porte de sa maison (bien chauffée, ouf), nous a servi à boire. A fait cuire quelques saucisses que nous avons mangées en délicieux chori pan (ou sandwich saucisses) entre mayonnaise et ketchup dans un hangar vibrant de musique dance/techno.
Et bien sympa ce… « président de la saucisse » !!!
Soirée forte en sensations !
Je ne vous l’ai pas dit tout à l’heure mais nous avons préféré manger avant de nous occuper plus sérieusement de la voiture. Après le festin dansant, nous sommes allés faire le coup du « on te tire avec le bout de corde qu’on a dans la voiture (qu’est ce qu’il fout là le fil mou d’Elice ?) pour te ramener à la casa ! » et ça a marché ! Bon maintenant, elle attend qu’on s’occupe d’elle…
La suite dans le prochain épisode…
Après la douane, la panne !
Ces aventures chiantes mettent un sacré piment dans ce blog !
emilie
ps: il n’est pas toujours facile d’avoir un ordinateur ici et surtout d’aller sur internet. C’est pour cela que Seb ne peut pas mettre des photos regulierement et que je vous fais patienter parfois pour vous donner des news. Et la il n’y a aucun accent a la fin du texte car j’ecris d’un cafe internet… les claviers sont differents: ñ¡ 🙂