Archives pour la catégorie textes : Emilie Bonnafous

ça sent l’apéro

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Vous savez on osait pas vous le dire la dernière fois mais on croit qu’on va bientôt partir.
Ils disent qu’après le spectacle de dimanche Simon va préparer un apéro avec des trucs à manger.
On est fous, on est heureux, on saute partout depuis qu’on a appris ça.
Y’a toujours un apéro au début et puis un apéro à la fin.
Nous, vous savez on sait pas trop compter les jours et les aiguilles avec le temps qui tournent et tout ça on y comprend rien, mais là c’est sûr après dimanche on dira bientôt ciao ciao à Amsterdam…
Laszlo pleure un peu quand on dit ça, il est sensible…Alors on lui parle de son papa qui est en Chine et qui attend que Laszlo revienne pour quitter son dragon, et là il est content. Il est facile Laszlo tu lui parles du dragon et il a la banane.

Pablo il commence à réparer le camion pour le départ depuis qu’il a su pour l’apéro.
Violeta elle dit aurevoir à tout le monde en disant « à tout » parce qu’elle aime pas les aurevoir, alors au moins elle se dit qu’elle aura dit « à tout » et c’est déjà pas mal.
Basile, il compte tous les gâteaux qu’il reste pour faire le voyage, il ramasse toutes les miettes qu’il met dans ses poches, il était pas content tout à l’heure parce que sa maman elle avait lavé son manteau où y’avait toutes les miettes et les miettes mouillées pleines de savon c’est quand même moins bon.
Laszlo on croit qu’il écrit mais il sait pas écrire, il pense dans sa tête ou il rêve, on sait pas si c’est la même chose. Peut-être aussi qu’il est triste à cause de la personne qui lui a volé ses chaussures le petit dragonet. Violeta elle nous a dit que maintenant il pourra même lui cracher du feu dessus si il revient. On comprend pas trop pourquoi. Mais ce serait bien que jamais plus personne lui vole ses chaussures.

On sait pas si on pourra encore vous dire comment c’est à Amsterdam et le cirque des parents et les petites histoires, on sait pas si les aiguilles elles tournent pas trop vite maintenant.
Quand c’est l’apéro après on prépare les caravanes, et puis on compte les gâteaux et on s’en va…
Violeta elle a dit qu’à l’apéro y’aura du champagne.
Le champagne c’est quand c’est un moment qui faut pas oublier.
Y’a de la nostalgie mais surtout on est content.
Le champagne c’est quand y’a des bulles et qu’on fait chin chin.
Le champagne c’est pour dire merci aussi.
On peut pas boire du champagne nous, on est trop petit.
Pourtant on avait envie de dire merci aussi.
On était content d’être ensemble à Amsterdam.

« DAM, DAM, DAM, DAM, DAM, DAM, DAM »

Laszlo reprend la chanson c’est bon signe…

MERCI les grands, sans vous on serait pas là!
Balolaszleta.

nostalgie

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Est-ce que ça sent la nostalgie?

On a entendu cette question aujourd’hui.
Au début on a pas compris.
Puis on a vu les yeux, et les coeurs et on a vu que la nostalgie c’était une maladie comme la varicelle de Laszlo mais qui touche que les grands, le contraire de la varicelle.
Mais quand même ils étaient beaux les grands quand ils parlaient de ça.
Ils avaient comme des larmes et des étoiles dans la même phrase.

L’autre soir, ils ont fait la grosse fête où il y avait plein de bêtises de grands dedans.
Ils ont bien rigolé.
Ca leur fait du bien les parents les grosses bêtises, la rigolade et tout ça.
On est content pour eux.

Ils disent que ça sent les dernières.
Les dernières ça veut dire que après y’en a plus.

Y’en a plus de quoi?
De spectacle? de chapiteau? de nous 4? d’Amsterdam? de vélos? de fête? de repas de Simon?

On arrête parce qu’on sent que sinon à force de parler on va attraper la nostalgie.

tous ici

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Famille, famille… Amsterdam c’est comme à la maison…

Le papy, la mamie de Pablo et Basile sont arrivés.
La maman, la mamie d’Elice sont là.
Le frère d’Elice est parti. La soeur d’Elice n’est plus là.
Le papa de Nolwenn est parti mais il va revenir.
Le papa et la maman de Jonas sont arrivés.
Les copains de Bretagne, Nanda, Jean-Pierre, Martine, Bernard, Jacques sont là.
Le papa de Lucho et sa copine sont passés aussi.

Nous, on arrive plus bien à suivre mais Basile, lui, note tout…
Tant qu’on est nous 4, et puis nos parents de temps en temps, tout va bien…

Aujourd’hui et puis hier et puis avant hier c’est jour off.
On croit qu’on a déjà expliqué ce que c’est.

Ils avaient trop besoin des off les parents. Ils étaient trop fatigués. Quand ils sont fatigués les parents ils font off et ça va mieux.
Avant les jours off, Violeta et Pablo sont allés voir le spectacle avec leur maman.
C’était un dimanche.
Le dimanche c’est toujours plus tôt les spectacles.
Parce que le dimanche il y a des enfants.
Jonas et Sébi à un moment ils faisaient un peu n’importe quoi.
On s’est dit que c’était vraiment pas facile pour eux quand les enfants ils sont beaucoup; les enfants ça fait du bruit, et puis ça bouge et puis ça fait pipi.

Aujourd’hui ils font le spectacle quand on est couché. C’est mieux pour eux.

Dans le parc d’Amsterdam

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Pour se donner la patate, et avoir la banane on a écrit une chanson:

« Dans le parc d’Amsterdam y’a le chap’ des galap’, autour les caravanes, et Jonas et Basile.
Dans le parc d’Amsterdam y’a Lucho qui est chez lui puis nous autres les Français incapables de parler.
Dans le parc d’Amsterdam y’a Vincent, l’amoureux et Pablo, Violeta qui se tapent à trop s’aimer.
Dans le parc d’Amsterdam y’a Pink Floyd qui rugit du fin fond de la toile.

Puis y’a les vélos qui passent à toute allure à force de pédaler, à force de nous doubler, puis y’a les hollandais qui rasent les caravanes tout saoulés, en hurlant des trucs qu’on comprendra jamais mais qui réveillent nos colères et les moustiques avec, puis qui bouffent nos chairs de Bretagne ou d’ailleurs…

Dans le parc d’Amsterdam y’a Nolwenn qui se démène et Laszlo qui bourgeonne,
Dans le parc d’Amsterdam y’a les bars et les jeux, les fermes, les statues,
Dans le parc d’Amsterdam y’a l’automne qui s’installe même si on a trop chaud,
Dans le parc d’Amsterdam y’a sa soeur et son père venus de loin, là-bas,

Puis y’a les mômes qui chialent autant qu’ils pissent, et ça sent le poisson que Simon prépare dans la semi avec sa sueur et son coeur. Et il fume et il fume comme ils boivent et ils pissent autant qu’ils boivent aussi. Dans le chap, y’a personne puis ça vient, ça chauffe, ça brûle et ça repart et ça se dit qu’on aurait dû le faire avant d’ailleurs…

Dans le parc d’Amsterdam y’a des tensions c’est vrai comment faire on sait pas finir une belle histoire,
Dans le parc d’Amsterdam pourquoi on est venu là, on a choisi peut-être ou c’est juste un hasard,
Dans le parc D’Amsterdam on fait le point mais pas trop on regarde devant plutôt,
Dans le parc d’Amsterdam y’a le rire et les larmes, c’est la fin mais c’est bien mais ça fait quand même mal. »
Bon c’est vrai on a pas écrit cette chanson.
C’est la maman de Pablo et Basile qui écrit des bêtises quand elle a pas ses enfants.
Elle nous a demandé de la mettre dans nos lettres qu’on vous envoie.
On était pas trop pour mais c’est quand même leur mère on a pas trop le choix.
Et puis la chanson on dirait qu’elle est pas très rigolote quand même. On dirait qu’il pleut et qu’on a froid.
Il parait que Basile il est né et sa maman elle chantait une chanson sur un port à Amsterdam, c’est Violeta qui nous l’a dit. Et que c’est même pour ça qu’elle a écrit ça mais ça Violeta elle était pas sûre.

fatigués

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Ici à Amsterdam on ne dort pas beaucoup.
Violeta et Pablo ont décidé que, pour eux, la sieste c’était fini.
On est content pour eux ils sont grands, nous, Laszlo et Basile on essaie de pas arrêter mais c’est pas facile.
On est fatigué c’est sûr. Faire le spectacle tous les soirs c’est quand même fatiguant.

Pablo il nous dit qu’il a peur de la lune et des étoiles.
Il croit que c’est la nuit qui dit à son papa de sortir de la caravane. Alors c’est sûr la nuit, pour lui c’est pas trop sa copine. On a beau aimer le cirque il faut pas exagérer…

Bon, on fait pas trop les malins aujourd’hui parce que notre plan de voir le spectacle il marche plus.
Dans le chapiteau y’a pas beaucoup de gens, alors tous les grands ils y vont même les mamans pour dire qu’ils sont beaucoup et que ça marche et qu’ils sont contents.
Les mamans, vous les connaissez, si on leur met leur bébé sous un gradin, juste en reniflant elle le repère… pour nous, c’est mort!

Alors bien sûr, les petits ça les fait pleurer, surtout Laszlo qui a rien vu… à force de pleurer il s’est même attrapé une conjonctivite… (« peuchère » il dit Pablo) C’est pas grave Laszlo si t’as des boutons et l’oeil jaune Violeta elle dit qu’elle t’aime à la folie comme le fromage… c’est un peu bizarre mais c’est mignon.
Heureusement qu’elle est là Violeta, toujours à nous énerver, nous faire rigoler.
C’est pas trop qu’on est triste mais avec toutes ces histoires de pas trop de gens nous, on sait plus trop si on peut s’amuser…

Basile, l’autre jour il avait perdu sa voix, il était trop malade ou un truc comme ça, c’est pour ça qu’il parlait pas beaucoup, maintenant il peut parler mais il sait pas.

Et vous comment vous allez?
On se demande ce que vous faites. Comment va la maison de Pablo et Basile?
Et l’école de Pablo? Et vous les copains chez les nounous de Laszlo et Violeta?
Et Taho? Et les papys et les mamies? Et Victor avec son papa et sa maman?
Et le papa de Laszlo, il pense à lui en Chine?

Quand on pense à vous tous, ça nous donne la tristesse. C’est comme ça la tristesse ça vient dans le coeur quand on est fatigué.
Violeta elle dit qu’elle nous aime à la folie, à la folie…
On a beau être fatigué Violeta elle nous fait toujours marrer!
Balolaszleta.