Le 29 Août 2011, Buenos Aires,
Nous avons pris l’avion de Toulouse.
Pas tous. Pas encore. Elice, Sébastien Wojdan, Gautier et Luc un peu plus tard, nous le dirons. C’est pour bientôt. Un peu dur de partir sans eux.
L’avion, c’est dingue. Des galapiats transportés. C’est énorme.
Un gros bloc d’acier, un gars qui pilote, et grâce à lui nous y voilà. De l’autre côté de l’océan. Incroyable.
Après des heures interminables de vol. Nous posons pied sur terre argentine. Waou!
Nous enchaînons deux heures et demi de bus… dingue… Bon chiant.Nous arrivons à calle Bolivar. La maison ENORME… trois appartements magnifiques. Certains disent “un peu trop”. Euh, les autres ça leur va.
Un groupe en voyage ensemble: “comment on se répartit les chambres?”
“Tout nous va, mais on préfèrerait être seuls…”
Magnifique!
Premier repas. On retrouve Lucie et Nelly. Une semaine qu’elles se baladent, leur enregistreur à la main, à la rencontre de cette terre, à la rencontre de regards, de mots d’ici. Elles en ont déjà plein les mirettes, ça sa voit. Elles racontent les entretiens. Magique.
La carne (la viande) de Argentina. Muy buena. Le ventre explosé nous sortons de table.
C’est une habitude à prendre, on s’y fera!
Nouveaux repères, nouvelle langue, les personnes… elles ne te connaissent pas et t’embrassent, te câlinent comme si nous venions de recevoir une nouvelle incroyable, magnifique, gigantesque!
Ici, c’est l’hiver, on se caille.
Du moins les deux premiers jours. Ca se radoucit. Le printemps approche. Yes.
Lucho, Lucile, Jonas, Marine, Moïse, Sébas, Lucie, Nelly, Emilie posent leurs affaires, dans la chambre “country, tango ou zen” et partent, chacun de leur côté, ou ensemble ou en petits groupes. A sa sauce. A sa manière.
A la recherche de nouvelles sensations, de musique, d’odeur, de couleur, on va glaner ce qu’on a à glaner, on va semer ce qu’on a à semer… ici c’est bientôt le printemps.
Lucho, Seb à la recherche de l’engin idéal. Pour 13 lascars comme nous. Pour tirer la remorque. Pour nous envoyer en l’air jusqu’à la cordillère des Andes. Jusqu’au Chili. Ils trouvent des plans vite grâce à Juan Ma, un petit gars bien droit dans ses bottes. Un petit gars qui chante le lyrique.
Ce petit gars là, rencontré par Lucile, est installé dans l’appartement “tango” ou celui de Moïse et Marine, et regarde les annonces de locations de vente de voiture. En même temps parce que ce n’était pas assez, il traduit le texte de Moïse pour le spectacle.
Il s’en va, sa guitare dans le dos. Il nous fait un câlin. On lui dit merci. Ou muchas gracias. Ici on parle espagnol. Enfin pas tout le monde. On essaie quoi.
Il nous répond:
“de nada por favor”. Dingue.
On se connait à peine.
Première rencontre avec les circassiens de Buenos Aires. Au circo social del Sur ou Trivenchi… Cirques qui se bougent. Les portes sont ouvertes. On y entre, on s’y sent comme chez nous.
Une putain d’envie de partager avec eux, gars des quartiers, des hôpitaux, d’ici, qui sont vifs comme le feu, chauds comme la braise et chaleureux comme leur coeur.
Chacun fait son petit bonhomme de chemin. On découvre. C’est le temps des “ici c’est comme ça”, “c’est dingue”, “c’est incroyable”… ça passera, nous restons là trois mois, profitons-en.
Le tango est là bien présent. Les soirées sont chaudes ici. Le maté se fait tourner et nos yeux sont bien brillants.
Première réunion. Planning pour les semaines à venir.
Dès demain: Hôpital Borda. Circo Social.
On ne pourra pas tout partager avec vous, dans les moindres détails. Chacun fait sa vie.
Les mots ne sont pas dans chaque bocca.
Chacun découvre à sa façon. Nous partageons en nous disant qu’il faut veiller à ce qu’on ait notre intimité. Ca va durer trois mois. Nous le savons. C’est important.
Mais dans la ville pour l’instant, notre groupe, nous, les petits français, nous sommes nos repères. Alors, il est bon aussi de se retrouver. Un peu, beaucoup, mais attention de pas trop près…
Tout commence pour nous.
Nous ne pourrons pas tout partager avec vous.
Mais qu’il est bon d’écrire ces quelques lignes. De vous les envoyer. Notre aventure devient encore plus grande, plus belle, grâce à vous. Grâce à ce partage.
Je suis Emilie, et je vous écris de là-bas. Je suis avec eux. Et avec vous. Toutes les semaines, je vous envoie via ce blog quelques lignes, vite tracées, entre nos chemins empruntés, nos émotions explosées et nos surprises subjuguées…
Cela fait des années qu’ils en rêvent. Ils sont tous étonnés. Presque impressionnés de vivre ce rêve. Ils n’osent pas encore vraiment. Mais la connerie les guette. Ils y sont presque. Je crois qu’on peut leur faire confiance.
Vivre vraiment un rêve dans la réalité, dans sa réalité, ça prend un peu de temps. C’est un peu troublant. Mais comme ils sont heureux. Je crois, oui, qu’ils sont heureux.
Ce blog est pour vous. Pour nous aussi. C’est trop bon.
Ecrivez nous.
à très vite.