Difficile avec un petit bébé d’aller sous le chapiteau pendant la première de Risque zérO en Hongrie.
J’ai donc décidé de me poser juste à côté, prête à dégainer du mouvement qui berce le petit, et à choper tous les sons ou tout indice qui me parlerait de ce qui se passe dedans. Par chance, le chapiteau ne retient pas beaucoup les sons. C’est donc avec cette « contrainte-là » que je vais vous conter cette soirée du 2 Août 2012.
Aujourd’hui fut une journée particulièrement chaude.
Chacun vaque à ses occupations avec une langueur transpirante.
Hélène court à droite, à gauche avec chapeau de paille et pommettes rosées. Lucie pose des croquis à l’ombre du bus de Lucho. Mathieu stresse. Les autres bossent, siestent ou vont acheter de la pastèque, oui c’est le pays de la pastèque, et avec un temps pareil, ça nous ravit !
Il est 19H15.
Le chapiteau est plein. Le spectacle va commencer. Des applaudissements retentissent. Dehors, le soleil livre ses derniers rayons chauds. La nuit va petit à petit s’installer. Les insectes volants aussi.
Un silence profond s’installe. Les artistes s’installent dans le canapé, (j’imagine). Des applaudissements puissants et des cris témoignent de l’envie, de l’enthousiasme du public à être ici. Puis, bien sûr le seximum, pour ceux qui connaissent Risque zérO. Pour les autres il s’agit d’une bande de gamins qui s’amusent à imiter les cris des adultes en plein coït… et à ce moment-là, le public rit aux éclats.
Cela promet une belle représentation.
Tout s’enchaîne ainsi avec une alternance de silence et de cris plein d’extase. Je ne vois pas les visages mais j’imagine les sourires enfantins et les regards qui brillent. Ils semblent aimer la performance, le cirque, le risque. Leurs bravos ressemblent à des mercis plein de reconnaissance.
Dehors, la fraîcheur soulève l’atmosphère. La grenouillère s’impose pour Pablo, tandis que les artistes sortent un par un quand ils peuvent s’échapper un temps de la piste. Ils sont trempes de sueur, ils me font signe que dedans on étouffe. Nous ne sommes pas si mal dehors, isn’t it ?
Tout le monde soutient Mathieu. C’est un exercice délicat que de remplacer Moïse sans vraiment le remplacer… enfin c’est pas très clair mais il essaie de s’y retrouver…
La musique du mât. Les autres le soutiennent avec la voix. Il y a des sifflets, des « allez ! ». Plus le numéro avance et plus le public réagit. A la fin de son numéro, une vague d’applaudissements pour Mathieu chauffe la toile déjà brûlante. Ces applaudissements nous ravissent.
Juste après, un beau mec frisé fait le tour du chapiteau en courant, afin de faire un coucou à sa famille…
Ou : Sébas fait le « tour du monde ».
En deux jours, il a appris quelques expressions hongroises à mettre dans son texte, il a bossé, et ça marche, ils sont morts de rire. Les gens, ici savent que leur langue est presque impossible pour des étrangers alors quand on fait l’effort de la parler quand même et bien ils sont contents !
Lucho sort moustache à la Hitler, et cheveux courts (et oui… il s’est coupé les cheveux, chaleur oblige !!!), il fonce dans son bus qui lui sert de loge et se maquille une blessure sur la chemise.
Quelques minutes après, il entre dans le chapiteau et le public rit aux éclats…
Ce public semble découvrir le cirque. Quand Jonas bondit, quand Elice s’envole, les mains et les voix s’affolent. Sébi provoque des rires enfantins avec ses danses de lames, de pétards et de grenouille.
Ici, ils vont beaucoup jouer Risque zérO : 16 fois ! Alors, le plaisir qu’ils vont prendre dans cette tournée dépend beaucoup de l’accueil du public… et bien ça promet de beaux moments de joie !
A la fin, le jonglage à haute altitude de Lucho suivi de son saut dans le vide, provoque un tonnerre d’applaudissements. Pourtant, ils ne comprennent pas tout de suite que c’est la fin. Puis, quand les artistes viennent saluer (j’imagine !) ils se mettent à applaudir en rythme avec une énergie « fracassante ».
Petit à petit, les galap’ sortent d’un côté, le public de l’autre, ils ont tous le sourire et la goutte au front.
Et pendant ce temps, de l’autre côté de l’Europe, plus à l’ouest, une petite Violetta voit le jour et rencontre ses parents, Moïse et Marine.
Bienvenue à elle. Nous trinquons à sa santé. Nous pensons à ses parents. Nous sommes émus.
Viva Violetta !!!