Nos pieds sont maintenant posés sur la terre chilienne.
Le groupe s’est retrouvé dans sa capitale: Santiago.
C’est le ministère de la culture qui nous accueille ici et nous le sentons sur l’ultra confort de notre quotidien. Nous ne sommes plus dans la maison de copains circassiens à guetter notre intimité.
Ici, c’est l’hôtel Nippon et un petit déjeuner à volonté!!!
On n’était plus trop habitués, on n’y a pas cru au début qu’on pouvait se servir du thé, et même du café, et même avec du lait, qu’on pouvait manger des fruits frais, et des tartines grillées et du beurre salé (ouiiiii!!!!)… bon il n’est pas bon, mais imaginez notre joie…
C’est vrai qu’on est moins proches des gens ici, qu’on apprécie le cocon de notre lit douillet. Par tout ce « luxe », il est moins facile de réaliser qu’on est à l’étranger.
Mais il faut l’accepter, ici c’est un peu un autre voyage, c’est différent; les raisons pour lesquelles nous sommes là ne sont pas tout à fait les mêmes.
Et si le ministère de la culture chilienne peut, avec notre venue, développer encore le cirque et les échanges culturels dans ce pays qui a été fermé au monde pendant des années, alors Yallah!
Macaréna nous a réuni pour nous parler de l’histoire du cirque au Chili et de ce qu’il s’y passe aujourd’hui. Pour elle, il y a un problème en terme de création artistique. Dans ce pays, trois spectacles par an voient le jour. C’est extrêmement peu.
Ce qu’elle souhaite Macaréna, ce qui lui tient à coeur, c’est que les artistes de Galapiat insufflent cette énergie, cette envie, cette confiance aux gens d’ici.
A travers leur Risque zérO un peu dinguo, et leurs stages ou séminaires, l’accent sera mis là, l’invitation se lancera et nous agirons tous ensemble pour que le cercle circassien soit le plus grand possible.
Après les vacances, chacun doit se re-mobiliser, se recentrer tout en découvrant une autre culture.
Notre aventure a déjà un mois et demi, presque deux, et c’est un travail au quotidien de rester en éveil. Les habitudes sont vite prises et l’émerveillement des premiers temps est à réveiller tous les matins avec nos têtes, nos corps et tout le reste.
la curiosité encore et continuer à partager la création, Appeler le mouvement, le risque, les émotions, le cirque. Développer toujours l’échange. Se laisser transformer par les ambiances, les rencontres, les points de vue. Ne jamais figer. Rester disponible et continuer notre travail d’une manière honnête et minutieuse comme chacun de nous aime le faire.
Lucie et Nelly sondent avec leur enregistreur et leur appareil photo les visages, les coeurs, les âmes et les histoires; à l’intérieur du groupe mais aussi dans les paysages que notre chemin dessine.
Luc et Gautier veillent au matériel, à la technique. Nous savons tous que si ça casse, si ça grille, si ça lâche, ils sont là, ils agissent, ils réparent.
Marine, elle travaille à la communication. Elle crée les affiches, les fly en fonction de là où l’on passe. Elle reste aussi un lien fort, essentiel entre notre présent sud américain et l’avenir de la compagnie en France et ailleurs.
Lucile est le reine référante de l’organisation générale. Elle nous concocte des plannings, des listes de contact, nous met en lien, nous explique, nous ré-explique, nous bichonne, nous ménage, nous motive.
En ce qui concerne les six spécimen/artistes, ils fédèrent tous ces rêves, cette énergie, ces transformations.
Sans Moïse, sans Sébi, sans Elice, sans Sébas, sans Jonas, sans Lucho, ce blog et tout ce partage n’existeraient sûrement pas.
Mes textes mettent souvent les artistes au centre comme sur la piste. Mais chaque personne ici apporte son savoir faire, sa passion, son enthousiasme pour que cette « machine humaine de galapiats » continue encore et encore à semer de l’envie de vivre ultra concentrée dans chaque corps et chaque esprit.
C’est de la responsabilité de chacun de nourrir, de prendre soin de cette graine, puis de semer à son tour.
Ce voyage et les conditions extérieures « extraordinaires » nous poussent, nous aident à le faire un peu plus chaque jour. Mais tout cela est fragile.
Ce voyage réveille ce qu’il devait réveiller.
Nous reviendrons changés chacun dans sa plus grande intimité mais aussi le groupe dans sa globalité. Des questions se posent sur l’avenir, et le sens de notre route ensemble ou seul?
Ce voyage c’est aussi le temps de réaliser comme notre vie est précieuse et qu’il faut tous les jours aller là où la source jaillit.
C’est grâce à cela que la compagnie galapiat existe, et que Risque zérO a pu naître.
Alors peu importe la forme, les changements que ça déchire parfois en nous, continuons encore afin que la vie pétille , afin que l’envie l’emporte sur nos habitudes et sur nos peurs.
Bonne journée à chacun de vous et merci de suivre nos pas à travers mes mots et les photos de Sébastiente.
Émilie