Adieu Lacrimae

Ici, entre les chap, ça vient se voir, ça se retrouve au catering, ça s’offre des fleurs car ça s’en va.

Ici, entre deux siestes ou deux spectacles, dans la journée, au cœur de la toile, ça saute, ça jongle, ça fait du fil mou, et ça balance pas mal.

Cours de trapèze ballant dans le chap jaune. C’est informel, c’est improvisé, mais on a tous envie d’y aller, ou presque. Professeur : Elice.

Cours de corde volante dans le chap rouge. Quand on a vu le numéro dans le cabaret l’autre soir (« Lacrimae »), Hélène a eu envie de voler… professeur : Fanny de la compagnie  « Cahin-caha ».

Les artistes du cabaret sont de Suède, de Finlande, de République Tchèque, de France. Trois compagnies ont créé ce spectacle en 5 jours. De longs fils blancs les relient sans cesse les uns aux autres. C’est leur scéno, c’est leur idée. Ils tissent, ils tricotent, ils s’emberlificotent pendant 1h30. Ce cabaret est éphémère, et ça y est, c’est fini ! La plupart des artistes sont parti aujourd’hui.

Le spectacle vivant fait de l’instant, de ce qui naît, de ce qui meurt, sa nourriture. Dès qu’il tente de s’échapper de ce qui est son essence même, il ternit, il s’assèche. Chaque jour, chacun de nous fait le deuil de l’instant d’avant et tente de jouir le plus librement possible de ce présent renouvelé sans cesse. Tout le monde connait cela. Pour les artistes, c’est leur pain quotidien.

Matthieu s’est blessé au pied. Un hématome s’est installé. Hélène et Matthieu sont allés à l’hôpital. Rien n’est cassé mais pour ce soir et les 5 autres représentations, il faut adapter. Les Galap’ ils n’ont pas l’air de paniquer. Ils savent sûrement que le corps peut être cassé, blessé ou en jachère. Que ça fait partie du jeu, qu’il y a des jours où on gagne, il y a des jours où on perd, il y a même des jours où on est hors-jeu.

Après « Lacrimae », d’autres équipes vont faire sauter leur corps et leur poésie à côté.

Ils font le montage ce matin. Un des artistes tombe de la coupole. Rien de très grave mais la main est abîmée, il ne pourra pas jouer.

Nous avons passé le cap de la moitié des représentations. Beaucoup d’amis sont partis du campement. Thomas et Dorothée ont quitté Prague à cheval sur leur moto ce matin. La maman d’Elice est là depuis quelques jours ; elle reste avec nous jusqu’au bout.

Notre mode de vie peut être précaire. Parfois même difficile quand on perd sur la route le cocon de son intimité. Mais n’est-ce pas là une réalité de nos existences ? Que finalement tout est toujours à remettre au centre de la piste, que tout se joue chaque soir sous la toile, dans nos chaumières, ou dans nos cœurs bien plus grands et plus solides que nos maisons à roulettes.

Adieu Lacrimae et hop !

 

PS : La phrase du jour : Matthieu Garry vite !

Faits divers, faits d’été

Lucile est arrivée sur le campement. Hier soir, « Risque zérO » s’est donné avec toute la sueur nécessaire. Elle a découvert le spectacle avec un Mathieu Garry. Elle a découvert des petites choses inventées depuis peu. Sébi qui se crame le cul. Sébas qui joue du concertina.

Pablo grandit, grossit, s’éclate dans le bain.

Dorothée, la copine de Thomas a vu le spectacle pour la première fois hier soir. « Mais ils sont fous, mais ils sont fous… » a-t-elle répété pendant toute la représentation.

D’autres shows se font autour de nous : Lacrimae des compagnies Cahin Caha (France), Cirkus Cirkör (Suède) et La putyka (Rép. Tchèque), puis dans un autre chapiteau,  La vie des 7 doigts de la main (Canada).

A la fin de « notre » Risque zérO, le public est debout.

Aurore tente de percer le mystère des ruelles de Prague.

Catherine et Alain combattent la chaleur à grand coup de pédales à vélo.

Nos 2 amis hongrois reporters nous filment sous toutes les coutures.

Une cession de réunions commence. Entre les 12 dates, ils continuent à cogiter, à construire, à déconstruire, à polémiquer. Le thème du festival des mouettes réveillent toujours autant de passion et d’enthousiasme chez eux. Ca fuse dans tous les sens. On pense aux copains qui vont faire swinguer « le grand pré » et ça nous réjouit. Demain, le thème : le port d’attache pour les marins/circassiens/bretons Galapiat.

Les orages nocturnes s’invitent à Prague.

L’ambassadeur des Etats-Unis est venu, avec son polo, son short et ses chaussettes aux genoux.

La bouffe du catering est délicieuse. Petites boulettes de viandes, beaucoup de sauces en tout genre, soupes à gogo… tout ça ne parait pas vraiment de saison et pourtant on en redemande.

C’est officiel la Suède adoooOoore « Risque zérO »

Seb et Emilie se font un bateau-mouche, bientôt la montgolfière.

Lucie dessine sous un saule pleureur.

La ville est belle mais son ventre grouille de touristes. C’est l’été, c’est normal. On tente de l’imaginer avec un peu plus de Tchèques et un peu moins de chinois, français, espagnols, américains…

Luc et Gautier semblent branchés sur la même longueur d’ondes.

A l’heure de la sieste mercredi, Mathieu lit un bouquin sous le pin, Jonas, Lucho, Sébi, Elice dorment, Pablo non.

Les artistes de Lacrimae se maquillent dans l’algéco juste à côté. Leur spectacle commence à 19h, juste après, certains artistes courront voir « Risque zérO », maquillés encore, pas le temps de se doucher.

Quand la nuit tombe, la bière s’invite en terrasse de nos maisons à roulettes.

Catherine et Alain s’en vont ce matin. Pour Charlotte, le départ c’est ce soir.

Gautier et Hélène déménagent et quittent le ronronnement du groupe électrogène; ils s’implantent dans le quartier sud du campement.

Entre les grands arbres du parc « Letna » à Prague, on regarde les jours, les nuits et les amis passer.

 

21 € la place

Sur la colline qui surplombe la ville, dans le parc au nom de Letna nous sommes posés avec caravanes, semi-remorque, chapiteau, camions, linge qui sèche et nain de jardin. Nous oublions parfois que toutes ces petites choses qui entourent, qui cadrent nos existences de nomades peuvent être vues comme un joyeux bordel. Ici c’est un peu ça.

La ville que l’on voit en prenant le petit chemin après avoir passé les barrières et bien chers amis, c’est Prague. La superbe,  l’impressionnante avec ses bâtiments grandioses, ses pavés qui bercent les enfants qui osent arriver jusqu’à elle.

« Letni Letna », c’est le nom du festival, qui accueille des pointures quand on regarde de près le programme. Au milieu entre deux pointures, on peut y reconnaitre des nus pieds : Galapiat-cirque et son « Risque zérO ».

Si vous voyiez ça les amis… d’ailleurs certains d’entre vous le voient… car ici, nous habitons avec amis et famille qui sont venus passer un bout de vie avec nous dans le campement. Les sœurs Vanessa et Sophie, le frère Thomas, les parents Catherine et Alain, le copain brésilien Rodrigo, la copine de Mathieu Fanny, Aurore, on ne la présente plus, Charlotte, notre reine du CA, et puis d’autres à venir, habitent avec nous pour un temps. Nous oublions parfois que toutes les personnes qui nous entourent, qui cadrent nos existences de nomades peuvent être vues comme un joyeux bordel. Ici c’est un peu ça !

A l’entrée, au niveau des barrières, ici c’est badge obligatoire. Des hommes de la sécurité nous le rappellent. Ils commencent à connaître nos ganaches pourtant mais rien à faire, la règle oblige.

Petit problème pour l’assurance : qui assure les copains venus nous rendre visite ? Ils n’avaient pas pensé qu’on pouvait transformer nos camions en chambre d’amis… ils voulaient les mettre au parking nos chambres mobiles, on n’était pas bien d’accord. Et, puis la semi-remorque, ils voulaient aussi la mettre ailleurs, mais ils n’avaient pas pensé non plus que deux galapiats avec leur bambin transformaient cet espace en lieu de vie le temps d’une tournée, le temps de se retourner après un accident de caravane en Italie.

« Si on accueille pas nos amis, notre famille ici ou ailleurs, en tournée, on ne les voit pas, ce sont nos maisons, nos modes de vie tout simplement. » C’est ce qu’Hélène a expliqué à la directrice du festival.

Mais on a beau chercher des cases où on pourrait entrer, l’assurance elle, n’arrive pas à nous caser.

12 représentations de « Risque zérO » nous attendent.

Un marathon de cirque.

Au programme : une série de suées à 21h sous le chap jaune du 19 août au 2 septembre.

Pour la température, elle est plus basse qu’en Hongrie mais ça remonte tout doucement.

Au programme : entre deux représentations approcher les mille clochers de la ville à pied, en bateau mouche ou en pédalo.

 

Le festival Letni Letna, ça commence ce soir ! One, two, three… start !!!

 

 

Jours off

Pour la poésie, la chaleur crée une ambiance intéressante, pour le reste : les fourmis partout, la sueur, la torpeur, c’est un peu rude…

 

Entre deux  « saunas », la télé vient et revient dans le campement. Ils interviewent la smala. Ils filment les deux « terrasses » les plus originales. Ici c’est un peu la compète entre Gautier (et Hélène) et Sébi à celui qui aura son devant de caravane le plus décoré. Sébi a un mini jardin potager animé par des kens et juste à côté Gautier et Hélène dégainent le nain de jardin et les tulipes qui s’allument la nuit.

 

Ce soir, c’est « the party » dans le chap. Le festival s’est terminé hier. La fête aujourd’hui c’est pour les bénévoles, les artistes etc…

 

Jusqu’à samedi c’est off pour toute l’équipe. Certains vont visiter les fonds d’un lac à 200 kms de là, d’autres vont rester autour du site pour garder le campement. Nous allons tous, d’une manière ou d’une autre chercher des subterfuges pour que nos corps perdent quelques degrés.

Le rendez-vous est pris : samedi après-midi pour le démontage.

Lundi : départ pour Prague. Il parait qu’il y fait plus frais. 🙂 (Emilie qui n’aime pas la chaleur, pourtant originaire de Narbonne !)